Maintenant que vous savez faire le fromage frais, (clic) , je vais vous apprendre à faire la ricotta à partir du petit-lait, ou lactosérum, du fromage blanc. C’est un fromage maigre, mais riche en protéines, de texture crémeuse et un peu granuleuse, traditionnel dans la cuisine italienne.

Ricotta signifie « recuite », parce qu’on fait recuire le petit lait déjà cuit une première fois pour faire le provolone ou le pecorino. Le broccio corse, ou la brousse provençale sont faits de la même façon. C’était une manière de ne rien gaspiller, de récupérer tout ce qu’il était possible dans le lait.

On peut l’ajouter dans un plat de pâtes, dans une sauce. C’est l’ingrédient principal des cannolis siciliens, ainsi que de la cassatta. Vous pourrez aussi en faire des cheesecakes.

Le matériel :

Une casserole
Une spatule
Un filtre à café permanent, ou tout autre filtre étamine très fin que vous réserverez à cet usage
Un récipient sur lequel poser le filtre
Une louche

Les ingrédients :

2 litres de petit-lait au minimum
1 pincée de sel

Gardez votre lactosérum au frais dans un récipient fermé. Il peut se conserver ainsi 15 jours. Et plus il sera vieux, mieux ce sera car il aura un peu fermenté et se sera acidifié. Quand vous le sentirez, il aura déjà une odeur de fromage : c’est bon signe. Ne commencez pas si vous n’avez pas récupéré au moins 2 litres de petit lait. Cela ne serait pas «rentable», vous auriez trop peu de ricotta.

Si vous n’avez pas beaucoup de petit lait, pour un meilleur rendement, ajoutez la moitié de la quantité en lait frais. cela vous donnera un peu plus de ricotta qu’avec du petit-lait pur. La mienne, que vous voyez sur les photos, est avec du petit-lait pur.

Je précise aussi qu’il faut un petit-lait issu d’un caillé à présure. Le petit-lait d’un lait caillé spontanément, d’un kéfir ou d’un yaourt égoutté ne convient pas.

Mettez le petit-lait dans une casserole et portez-le à ébullition. Au début il est translucide et en chauffant il devient opaque, presque comme du lait. Remuez de temps en temps pour que ça n’attache pas au fond de la casserole. Réglez le feu pour avoir une très légère ébullition.

Au bout d’un temps d’ébullition qui peut être variable, entre 10 et 30 minutes, ou plus, le liquide va se désolidariser, et vous allez observer des flocons blancs qui nagent dans un liquide clair. À ce moment retirez du feu.

On lit dans certaines recettes qu’il faut ajouter un acide, vinaigre ou jus de citron.

C’est vrai si on part de lait (et dans ce cas on ne fait pas de la ricotta mais un fromage blanc), ou de lactosérum de lait fraîchement caillé. Si vous faites le fromage selon la manière que je vous ai indiquée ici (clic) avec du lait maturé,  et que vous attendez ensuite quelques jours avant de faire la ricotta, c’est parfaitement inutile car votre petit-lait est déjà acidifié.

Préparez le filtre sur son récipient et versez le contenu de la casserole louche après louche dans le filtre. Évidemment tout ne va pas rentrer du premier coup. Donc remplissez le filtre, attendez que ça s’égoutte, le niveau va baisser, et remplissez à nouveau.

Faites cela jusqu’à épuisement. Pensez à vider le liquide du récipient inférieur, la pointe du filtre ne doit jamais baigner, sinon ça ne s’égouttera plus. Ne soyez pas pressé, attendez bien que le niveau baisse avant d’en rajouter. Cela peut prendre plusieurs heures. Lorsque vous avez passé tout le liquide, placez l’ensemble filtre et récipient au frigo, après avoir vidé le récipient. Laissez-le s’égoutter toute la nuit, pendant 12 heures.

Le lendemain, le niveau dans le filtre a considérablement baissé. La ricotta est devenue épaisse et crémeuse. On peut la démouler.

Retournez le filtre sur une planchette. Et voilà ! Vous avez réussi votre première ricotta !

Maintenant, il ne reste plus qu’à la saupoudrer de sel sur toutes ses faces.

Vous pouvez la consommer tout de suite, ou attendre qu’elle s’affine un peu en s’égouttant encore : posez-la sur un tissu ou un papier absorbant et laissez-la maturer quelques jours à température ambiante, mais bien à l’abri des mouches.

Et le petit-lait restant ? Cette fois-ci, il a donné tout son possible. Autant dire qu’on n’a que de l’eau.